Retour sur la manifestation du collectif ” Métiers de l’Humain en danger” Hauts de France
Le mercredi 28 septembre dernier a eu lieu une grande journée de mobilisation Nationale des acteurs du secteur social et médico-social. À cette occasion Le Collectif des Métiers de l’Humain en Danger des Hauts-de-France donnait rendez-vous à Lille pour manifester contre les inégalités engendrées par le Ségur de la santé.
Cette mobilisation rassemblant de plus de 10 000 personnes s’est retrouvée sur le parvis de l’ARS HdF. Encadré par les forces de police, le coup d’envoi est donné vers 15 heures Le cortège s’est dirigé vers la mairie de Lille en passant devant l’hôtel départemental pour ensuite remonter l’avenue de la liberté en direction de la préfecture du nord. C’est dans un bruit de sifflet, de vuvuzela, de mégaphone, de corne de brume, de chant et de musique que les manifestants ont battu le bitume. Professionnelles, mais aussi personnes en situation de handicap, aidants, familles… Tous réclament l’équité, la revalorisation de tous les oubliés.
1 an après encore de nombreuses injustices
Il y a un an, quasi-jour pour jour, les mêmes professionnels manifestaient afin d’obtenir le Ségur de la santé. À la suite de cette manifestation Nationale le Ségur leur était accordé mais partiellement puisque celui-ci n’a permis la revalorisation que de certains salariés. Et c’est bien le « certain » qui aujourd’hui met à mal les secteurs du social et du médico-social déjà si fragiles. La différence induite par cette mesure met à rude épreuve le recrutement, mais aussi le maintien en poste des personnels présents qui cherchent à partir vers un poste « revalorisé ». C’est notamment le cas de Marie Lingère ou Patrick agent de maintenance pour qui 2 200 euros de plus par an ce n’est pas rien. « C’est presque 2 mois de salaire supplémentaire, ça en fait du beurre dans les épinards » nous confient-ils. Fathia quant à elle ne comprend pas pourquoi sa collègue l’a eu et pas elle, alors qu’elles font le même métier, les mêmes taches. Et ils sont beaucoup à vivre cette incompréhension. C’est pourquoi ils tenaient absolument à participer à la manifestation.
Des slogans qui en disent long.
De nombreux mèmes diffusés sur les réseaux sociaux lors de l’appel à manifestation mettaient en exergue cette injustice. Et aujourd’hui encore, les slogans scandés ou inscrits sur les différentes pancartes, « oubliés du Ségur », « qui prend soin de nous ? » montrent bien le désarroi des professionnels n’ayant pas le droit à cette prime alors même qu’ils font partie des métiers qui se trouvaient en première ligne lors de la pandémie de Covid-19 (lingères, cuisiniers, agents de maintenance, administratifs, mandataires judiciaire…). Ces essentiels sans qui les structures ne pourraient tourner normalement se retrouvent aujourd’hui sur le carreau.
C’est pourquoi, après une marche de presque 3 km, le cortège de manifestants s’est regroupé autour de la place de la République. Ils ont écouté les différents discours des représentants des associations organisatrices de la manifestation exprimant la colère et l’incompréhension de leurs équipes.
Vers 17h les manifestants se sont dispersés tranquillement.